Les plaques sur la peau
Navigation
Les soins de la peau
La peau et l'âge
Les soins des mains
Les peaux spéciales
Les traitements médicaux

Les allergies
Les arborescences mauves
Coloration étrange de la peau
Autour et dans la bouche
L'eczéma atopique
L'eczéma de contact
Maladies de peau en rouge
Le psoriasis pustuleux
Le psoriasis
Rosacée, couperose et érythrose
Les ulcères
L'urticaire
Les varices

Les champignons de la peau

" Qui n'a pas eu sa mycose ? " Une des phobies du monde moderne, avec le cancer et l'allergie, c'est la mycose, c'est-à-dire le parasitage de la peau par un petit champignon. La pollution, les déplacements nombreux de population seraient responsables du développement des mycoses. En fait, rien ne permet d'affirmer qu'elles se sont multipliées. Il n'y a pas de statistiques, mais une sorte d'appréciation à vue de nez chez les médecins et les vétérinaires qui ont davantage à traiter ce genre de problèmes qu'autrefois.
Le record dans ce domaine semble être détenu par le dermatophyte, champignon microscopique se présentant en filaments (un mycélium) qui peuvent se segmenter pour se multiplier. Il se nourrit de la kératine de la peau, ce qui veut dire qu'il délaisse les muqueuses, terrain d'élection d'un autre champignon, le candida albicans.

Les dermatophytoses.

Les dermatophytes (microsporon, trichophyton et épidermophyton) s'attrapent soit par le contact avec d'autres humains parasités, soit par le contact de la terre, soit par les animaux domestiques, chat et chien surtout, mais aussi animaux d'élevage. La contagion peut encore se faire par le linge, les vêtements, le sol des piscines, les tapis, la salle de bains. Quand on a attrapé une dermatophytose par contact avec son chien, il faut aussi bien se faire soigner soi-même que faire soigner l'animal : il faut voir le dermatologue, mais aussi le vétérinaire.

Sur la peau

Sur la peau, la dermatophytose peut prendre nom d'herpès circulé. On voit apparaître une plaque en forme d'anneau à bords nets et rougis, avec petites vésicules ou pustules. Cela démange peu ou beaucoup. D'autres plaques apparaîtront si on n'intervient pas. Le centre est beaucoup plus pâle, le pourtour rouge. C'est le type même de dermatophytose communiquée par un animal.

Dans les plis

Quand les dermatophytoses s'installent dans les plis, sous les aisselles; mais surtout dans le plis de l'aine, on parle d'intertrigo
Ce genre d'affection se voit beaucoup sur les hommes jeunes en période chaude, ou dans les pays chauds.
On voit apparaître, là encore, une plaque rouge à bords nets et rouges qui grandit, à extension centrifuge. La démangeaison est très vive. La plaque peut déborder sur le périnée, l'abdomen.

Sur les pieds

La dermatophytose des pieds est très connue. On l'attrape par le contact avec la terre. La chaleur la favorise, mais surtout la macération des pieds dans des chaussures mal aérées. Le champignon s'installe de préférence entre les petits doigts de pieds. La peau est blanchâtre, molle, parfois fissurée. Un érythème peut envahir les pieds si on n'intervient pas (pied d'athlète).

Sous les ongles

Les mêmes dermatophytes peuvent s'installer sous les ongles. Au début, c'est une petite plage blanche, jaune ou brune localisée souvent sur le bord latéral de l'ongle. L'extension est lente, se fait en profondeur et en épaisseur. Peu à peu l'ongle devient épais.
Confusion possible : ce type de dermatophytose ressemble à d'autres affections de l'ongle. Le psoriasis fait un peu le même travail et présente le même aspect.

Teignes sur le cuir chevelu

Quand les dermatophytes s'installent sur le cuir chevelu, on parle de teigne. On a vu que c'est une affection de l'enfance, car dans le jeune âge le cuir chevelu, ainsi que le reste de la peau d'ailleurs, n'est pas encore bien armé en sécrétions diverses de défense cutanée.
Rappelons encore, que, la teigne étant très contagieuse, il faut la déclarer, retirer l'enfant de l'école ou de la colonie de vacances.
Il existe plusieurs sortes de teignes.

La teigne tondante est celle qui fait tomber des plaques de cheveux. On voit apparaître une petite plaque blanchâtre à bords rouges. Les cheveux tout autour ont l'air cassé. Si on tire dessus, ils restent dans les mains. La plaque s'agrandit, d'autres peuvent apparaître, souvent plus petites. Cette teigne est souvent communiquée par un animal.
Autre forme, la teigne stippurée, d'origine animale elle aussi. Là, on a une plaque surélevée, d'où l'on extrait facilement les cheveux. En plus, il y a des pustules qui suppurent.
La teigne favique n'est communiquée que par l'homme. Elle est fréquente en Afrique du Nord.
On voit dans ce cas apparaître des plaques jaunâtres, rondes, parfois en cupules, d'aspect croûteux. Les cheveux se cassent là encore à quelques centimètres du cuir chevelu. Ils ne repoussent plus.
Confusion possible : avec la pelade ou avec le pityriasis du cuir chevelu.

Sycosis dans la barbe

Les dermatophytes peuvent encore s'installer sur les régions pileuses du visage, comme la barbe, la moustache, les sourcils. On parle dans ce cas de sycosis ou, mieux, de kérion, bien que cette affection soit également déclenchée, par ailleurs, par un staphylocoque.

Comment soigner ?

Les dermatophytoses ne se soignent pas toutes seules. Si on n'intervient pas, elles s'étendent et s'amplifient, causant des ravages sur le cuir chevelu, des démangeaisons insupportables dans les plis, déformant et faisant tomber les ongles.
Il est facile de confondre cette affection avec une autre. Aussi le dermatologue, sauf diagnostic évident, recommande-t-il un prélèvement mycologique. L'examen sera confié à un laboratoire spécialisé. Les prélèvements seront faits sur les zones suspectes. On peut faire un examen direct. Dans ce cas, on se sert de potasse et de lactophénol, qui permettent d'analyser la nature des filaments mycéliens. Ou bien on fait une culture, mais le dermatophyte pousse lentement : il faut trois ou quatre semaines pour savoir à quoi s'en tenir. Cette technique est surtout intéressante d'un point de vue épidémiologique.
Le traitement décidé pour des atteintes des ongles et du cuir chevelu est à base de griséofulvine qui est l'antibiotique fongistatique spécifique des dermatophytes. On en prend par la bouche et localement, selon la gravité. Localement, uniquement pour les atteintes superficielles. La dose quotidienne est de 500 mg à 1 g en deux prises pendant les repas chez l'adulte, avec demi-dose pour les enfants.

La durée dépend de la localisation : 3 semaines pour une atteinte des plis et de la peau, 2 à 4 semaines pour la paume des mains et la plante des pieds, 4 à 6 semaines pour la teigne, presque un an pour les ongles. C'est dire à quel point le traitement est long et fastidieux, car le champignon s'accroche. Ne dit-on pas " mauvais comme une teigne " .
Si le chien de la maison, mais plus souvent encore le chat (attention aux animaux de chenil !), est atteint, considéré comme le foyer de contagion, il doit être isolé et soigné. Cette mise à l'écart pendant un mois ou deux n'est pas toujours possible, du fait de l'animal lui-même qui ne supporte pas cette quarantaine, ou du fait de l'exiguïté du logis. Il peut arriver que le vétérinaire conseille l'euthanasie de l'animal teigneux, s'il est gravement atteint, afin de supprimer cette source de contagion et protéger l'entourage. Solution radicale et désespérée qui s'impose parfois quand il y a des petits enfants dans la maison. On ne trouve pas en effet de maisons de santé ou d'hospices pour les chiens et chats domestiques atteints par la teigne. Les pensions n'en veulent pas pour ne pas contaminer le reste de la communauté.
Nota : Il existe une espèce de teigne qui n'est pas contagieuse pour l'homme. Malheureusement, on ne peut pas le savoir avant d'avoir fait une culture, qui est longue, et le champignon a le temps de se disséminer. Par ailleurs, la décontamination des lieux et des tissus fréquentés par le chien ou le chat n'est plus utile au bout de quarante-huit heures, car les dermatophytes, privés de leur support de kératine, ne survivent pas au-delà.
Pour la teigne des cheveux, il faut raser la tête ou, mieux, couper les cheveux à deux centimètres du crâne. On peut ainsi mieux agir au niveau local et contrer la diffusion du mal. S'il s'agit d'un enfant, il sera retiré de l'école et ne pourra y retourner qu'après que les derniers examens se seront révélés négatifs.
Pour les petites dermatophytoses, superficielles et très limitées, un traitement local suffit parfois. La pommade peut être de la griséofulvine ou un antimycosique moderne dérivé de l'imidazole, en crème ou en lotion.
Pour certaines teignes inflammatoires, il faut au contraire un traitement général.
Pour les ongles, on meule la région atteinte et on applique un traitement local. Mais les résultats sont très longs. Parfois, il faut se résigner à enlever un morceau d'ongle, voire l'ongle en entier.
Pour les pieds, les personnes qui ont tendance à avoir des mycoses doivent se toiletter très souvent avec un savon antiseptique et se poudrer avec un antimycosique.

Les mycoses " candides ".

On a déjà parlé du candida albicans, qui est une levure et qui cause un certain nombre de ravages sur et autour des muqueuses, lèvres, régions génitales surtout. En fait, nous véhiculons tous des candidas ; c'est un hôte normal des muqueuses et nous nous en accommodons. Mais, sous l'influence de divers facteurs, ils peuvent devenir dangereux.
Ces facteurs sont les suivants :
- la macération ou l'irritation chronique. La peau est humide, chaude, mal ventilée. Le candida s'y plaît. C'est pourquoi on rencontre cette mycose chez les personnes âgées, les alités, les obèses ;
- le diabète est un facteur favorisant. On y pense quand on voit la mycose installée sur les régions génitales.
- le déficit immunitaire, qui succède à un long soin à la cortisone, à la prise d'immuno-suppresseurs, ou encore à une insuffisance endocrinienne.

Parmi les mycoses candides, ou candidoses, citons le muguet de l'enfant et du vieillard, qui est bien connu, la perlèche, fissures des commissures que le candida aggrave, la vulvo-vaginite, avec dépôts blanchâtres et démangeaisons.

Le candida crée aussi des mycoses dans les plis, souvent autour de l'anus, entre les doigts des femmes, entre les orteils puisque la macération est un facteur favorisant de candidose ou de dermatophytose. Le diagnostic du dermatologue est indispensable car ces deux mycoses ne se soignent pas de la même manière.
Le périonyxis, candidose dont il a déjà été question au chapitre des ongles, se rencontre souvent chez la femme. Il donne un gonflement semi-circulaire douloureux et dur. Le staphylocoque vient parfois coloniser ce bobo, ce qui n'arrange rien. Dans les cas graves, l'onyxis décolle les bords de l'ongle ; il en suinte un enduit jaune verdâtre qui va répandre la candidose.
Nota : Il existe une allergie à cette levure. Elle provoque un certain type d'eczéma, une disidrose (vésicules sous la plante des pieds ou la paume des mains), voire une rosacée. Cette allergie est cependant contestée.

Que faire ?

On peut facilement confondre dermatophytose et candidose. Aussi, là encore, un prélèvement mycologique est-il utile avant d'entreprendre un traitement. Le dermatologue prélève un peu des dépôts blanchâtres et des pustules, à la curette ou à la pipette. L'examen se fait directement au microscope, mais la lecture n'est pas sûre. Une culture de la levure permet par contre de savoir en quarante-huit heures si c'est bien le candida albicans qui est responsable de la mycose.
Le traitement est souvent local. On utilise la solution de Millian ou une pommade (mycostatine), ou des comprimés si la localisation est digestive ou vaginale.
Dans les candidoses sévères, on soigne avec des produits imidazolés.

belle-peau.info © Tous droits réservés