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Les allergies

Les allergies sont de plus en plus fréquentes, parce que la population augmente, mais aussi la pollution. On considère que les allergiques sont des révélateurs de cette pollution, dès sentinelles du monde environnant. Leurs cellules sont douées d'une telle sensibilité qu'elles détectent dans le milieu tout ce qui est nocif, menaçant pour la santé humaine.

Une sensibilité spéciale.

Cette sensibilité très particulière n'est pas du tout une vue de l'esprit. Elle se démontre parfaitement en laboratoire. Les biologistes sont aujourd'hui capables d'isoler parmi les cellules celles qui ont une mémoire. Elles existent dans le sang et portent le nom de lymphocytes.
Il existe deux sortes de cellules à mémoire, les lymphocytes B et les lymphocytes T. On les trouve dans le sang : les B sont celles qui reconnaissent dans l'organisme l'intrus qui causera des dégâts et qui sécrètent des anticorps ; les T sont celles qui contribuent à déclencher une réaction d'allergie, c'est-à-dire une vive protestation de l'organisme. Et cette protestation se manifeste naturellement au niveau de la peau, sous forme de rougeurs, de boutons, de squames, de cloques, de gonflements, de démangeaisons.
D'où vient que certains individus sont dotés de ces cellules spécialement actives et sensibles, tandis que d'autres vivent tranquilles dans l'inconscience des dangers qui les entourent et ne s'en portent pas plus mal ? Il semblerait que cette particularité sanguine soit héréditaire. Il existerait un chromosome " tendance allergique ". C'est pourquoi on cherche toujours, quand un allergique se présente dans un cabinet de consultation, s'il y a des allergiques dans sa famille, jusque parmi ses ancêtres. On doit normalement trouver un eczémateux, un asthmatique ou encore un migraineux. Car l'allergie ne se manifeste pas seulement au niveau d e la peau ; elle peut se loger dans les bronches (bronchite), dans le nez (sinusite), dans l'oeil (conjonctivite), sur les vaisseaux sanguins du crâne (migraines), sur la peau (eczéma), dans le tube digestif (allergie alimentaire). Un des meilleurs exemples du travail de ces cellules à mémoire, c'est l'allergie aux fruits de mer d'une personne qui a été un jour intoxiquée par une huître pas fraîche. Si par hasard elle en avalait de nouveau il y a de fortes chances pour qu'elle se couvre de boutons ou de rougeurs même si l'huître est fraîche.

Le mécanisme de l'allergie.

Reprenons donc l'histoire des lymphocytes B et T. Lorsque l'allergique est mis en présence de l'élément auquel il est réfractaire (cela peut être l a poussière de la maison, le pollen des fleurs, les poils d u chat ou du chien, un colorant alimentaire ou une protéine particulière), ses lymphocytes B se transforment en de grosses cellules qui prennent alors le nom de plasmocytes. Ces plasmocytes sécrètent des anticorps qui portent le nom de immunoglobulines E, couramment désignés par ces trois lettres, Ig E. Retenez bien ce sigle, car l'allergique en entend souvent parler, ou peut le rencontrer4 dans les relevés d'analyses sanguines qu'il est amené à faire faire.
Les Ig E se fixent sur deux sortes de cellules : les basophiles du sang qui circule et les mastocytes, cellules de certains tissus de l'organisme (bronches, peau). Lorsque les Ig E sont fixées en nombre suffisant sur ces cellules spéciales, elles déclenchent avec les antigènes la sécrétion d'une substance appelée histamine. Cette substance agit soit en provoquant la contraction des bronches, et c'est l'athsme ou la bronchite, soit en perturbant les mécanismes cellulaires, et c'est l'eczéma atopique ou l'urticaire. On comprend donc pourquoi on peut se voir prescrire, en cas dé manifestation allergique, un médicament 'de la famille des antihistaminiques.
Les lymphocytes T réagissent plus lentement que les B, qui elles réagissent dans la demi-heure après contact avec l'élément allergène. Mais ces cellules à mémoire vont également reconnaître l'ennemi. Contre lui, elles mobiliseront dans l'organisme cellules et substances. Ce sont elles qui déclenchent l'eczéma de contact, environ quarante-huit heures après le contact, l'absorption ou l'inhalation. On parle dans ce cas d'immunité cellulaire retardée.

Tout n'est pas allergie.

A une époque, on voyait la syphilis partout. Puis ce fut le cancer. Aujourd'hui, tout est allergie. A la moindre rougeur, la moindre démangeaison inexplicables, on parle d'allergie.
Or beaucoup de substances peuvent déclencher des phénomènes dermatologiques qui n'ont rien à voir avec l'allergie. On devrait parler à leur propos de dermite irritative. C'est, par exemple, le cas de ce rouge à lèvres qui vous cuit les muqueuses, de cette eau de toilette qui provoque des rougeurs, de cet insecticide qui vous fait venir des boutons. La peau peut refuser certains contacts, soit parce qu'à ce moment l'organisme est devenu intolérant pour des raisons difficiles à déceler mais qui peuvent être une insuffisance hormonale ou une petite infection intestinale ou génitale, soit surtout parce que la substance en question n'est pas bonne, périmée, infestée, dégradée. Aucune peau ne la tolérerait. Cela se voit assez souvent avec des médicaments qui ont dépassé la limite d'utilisation et qu'on prend par inadvertance parce qu'on a oublié de faire le ménage par le vide dans la pharmacie, comme on devrait le faire tous les six mois.
La dermite irritative peut provenir aussi de contacts trop souvent répétés avec une substance nocive pour l'organisme comme certains composants du métal (mains des ménagères), ou de produits à laver la vaisselle ou à shampouiner le sol. Bien souvent, cette dermite devient eczéma si on ne fait rien, car elle favorise la pénétration des allergènes.
Les démangeaisons sont souvent prises pour des manifestations d'allergie. Or le dermatologue considère que la composante " psy " est très fréquente dans ce cas. Il parle de prurit psychogène s'il n'observe pas de lésions cutanées qui peuvent justifier la démangeaison. Sa consultation ressemble alors à une enquête psychologique. Il examine la personnalité de son patient et le climat où il évolue. Dans les cas très graves, il observe les ongles de son patient, usés par le grattage des lésions infectées. Ces grattages de peau déterminent d'ailleurs, à la longue, de véritables affections cutanées, font surgir eczéma, prurigo, dermatose prurigineuse. Dans les formes très sévères de ce prurit psychogène, où figure le prurit sénïle, déclenché à la fois par le sentiment de solitude des personnes âgées et la sécheresse de la peau due au vieillissement, on trouve Yacarophobie. Le patient se croit infesté de parasites qu'il extirpe de sa peau en se mutilant.
Cela dit, la démangeaison régulière et réelle existe aussi. Elle est due soit à une dermatose, soit à un problème interne (diabète, insuffisance rénale, rétention biliaire), soit à une prise de médicament (pénicilline, sels d'or).

Les différentes formes d'allergie.

Le phénomène " allergie " porte des noms, présente des aspects différents selon son intensité, sa durée, sa localisation, et aussi selon l'origine des mécanismes déclenchés. La manifestation allergique la plus fréquente est l'urticaire. Elle est déclenchée en général soit par l'absorption de certains aliments, soit par le contact de certaines plantes (orties), soit après la piqûre de certains insectes, soit encore après une prise de médicament. Beaucoup de gens connaissent la crise d'urticaire pour en avoir eu une au moins une fois dans leur vie. Ce qu'on sait moins, c'est qu'on peut mourir d'une crise d'urticaire aiguë.
Le prurit est une autre manifestation d'allergie, assez répandue. Il peut être dû soit à des médicaments, soit à des piqûres d'insectes, soit au fameux dermatophagoïde ptéronyssinus, petit acarien qui vit dans la poussière et qui déclenche ce qu'on appelait autrefois le prurigo.

L'eczéma de contact est un phénomène allergique provoqué par le contact avec une matière allergisante.
Enfin l'eczéma atopique est d'origine constitutionnelle. On l'a plus au moins en naissant ; on l'a hérité d'un membre de sa famille qui avait de l'asthme ou qui était sujet au rhume des foins. Atopie veut dire " sans lieu ". Cette allergie peut en effet se fixer n'importe où et se déclencher à n'importe quel moment. Dans la moitié des cas, l'analyse sanguine révèle un très grand nombre d'Ig E.

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